Le Défenseur des droits a lancé vendredi 12 février une plateforme de lutte contre les discriminations. Ses juristes y répondront à toutes les personnes pensant être victimes ou témoins de discriminations. Et les orienteront ensuite vers ses services, ceux de l’État ou les associations compétentes pour faire valoir leurs droits.
Antidiscriminations.fr est l’un des outils de la plateforme, lancée vendredi 12 février par le Défenseur des droits, pour lutter contre les discriminations. Qu’elles aient pour objet le sexe, l’origine ou le handicap. Et qu’elles s’expriment dans les domaines du logement, de l’éducation, de la santé, du sport, des contrôles d’identité…
Le site rappelle ce qui constitue une discrimination. Mais permet surtout, via un tchat ouvert de 9h à 18h, du lundi au vendredi, d’échanger avec les juristes du Défenseur des droits. Une écoute gratuite qu’il est également possible de solliciter par téléphone, au 39 28. Ou par un accès spécifique pour les personnes sourdes et malentendantes. Objectif ? Amener les personnes à comprendre leur situation et à connaître les solutions qui s’offrent à elles pour exercer leurs droits. Selon les cas, elles pourront en effet être orientées vers les délégués du Défenseur des droits qui interviendront selon leurs modes d’action habituels. En proposant une médiation, par exemple.
Les appelants pourront également être aiguillés vers les services de l’État, comme le ministère chargé de l’Égalité entre les femmes et les hommes, de la Diversité et de l’Égalité des chances. Ou bien vers des associations, comme APF France handicap, partenaire de cette plateforme. L’association est en effet référencée comme ressource pour accompagner les personnes victimes de discriminations, violences ou propos haineux en lien avec le handicap. Et les motifs pour la solliciter ne manquent pas. Qu’il s’agisse d’accessibilité, d’accès aux soins et notamment à la vaccination en ce moment, ou d’emploi, où les personnes en situation de handicap restent fortement discriminées.Mais aussi, des enfants, peu écoutés et peu informés de leurs droits ou encore des inégalités territoriales – délais de traitement des MDPH, par exemple – et des ressources, dont le débat actuel sur la déconjugalisation de l’AAH, illustre une des problématiques.
Rendre visibles les discriminations est donc essentiel. Et cette plateforme, amenée à s’enrichir, devrait y contribuer. Plus globalement, pour Claire Hédon, Défenseure des droits, « l’expérience répétée des discriminations a des conséquences délétères et durables sur les parcours individuels et mine la cohésion de la société française ». Elle en fait donc un axe majeur de son mandat et appelle cette plateforme à « s’inscrire dans une dynamique plus large ».